Fabuleux Renaud Lavillenie ! Au terme d'un concours dantesque, le Français a décroché l'or à la perche en effaçant une barre à 5,97m.
Comme un symbole. La France guettait une médaille d'or en athlétisme depuis le 2 août 1996. 16 ans et huit jours d'attente, depuis l'envol de Jean Galfione dans la nuit d'Atlanta. Vendredi soir, à Londres, c'est à nouveau grâce à de ses voltigeurs que l'athlétisme tricolore est allé se percher au sommet de l'Olympe. Renaud Lavillenie, grand favori, a rejoint Galfione, présent dans les tribunes londoniennes, et Pierre Quinon, le héros de Los Angeles qui, de là où il se trouve, n'en a probablement pas perdu une miette non plus. Il est le troisième mousquetaire de la perche française. Et cet or, Lavillenie l'a décroché au bout d'un concours d'anthologie, ce qui ne gâte rien.
Le Clermontois est passé par toutes les émotions au Stade Olympique. Il a d'abord complètement maîtrisé son concours, effaçant au premier essai 5,65m, 5,75m puis 5,85m. A cet instant, on le croyait déjà en route pour l'or. On avait raison, mais personne n'imaginait par où il allait devoir passer pour le cueillir. A cette barre, le podium était d'ores et déjà dans la poche puisque, outre le Français, seuls les Allemands Bjorn Otto et Raphael Holzdeppe avaient également effacé 5,85m. Mais aux essais, Lavillenie était en tête du concours. Son option sur le titre allait toutefois faire long feu. En deux coups de massue, le bronze devint soudain un horizon plus crédible que l'or.
Le saut parfait, au moment parfait
C'est d'abord Holzdeppe qui passait 5,91m dès son premier essai, soit... neuf centimètres au-dessus de son record personnel avant cette finale ! Surréaliste. Une poignée de secondes plus tard, Otto, à son tour, franchissait cette marque. Après son échec au premier essai à cette même hauteur, Renaud Lavillenie n'avait dès lors plus le choix. L'impasse devenait l'unique solution. Pour reprendre la tête, il se devait de passer une barre supérieure à celle de ses deux adversaires. A 5,97m, il a d'abord échoué une fois. Il ne lui restait donc plus qu'une seule tentative. Or ou bronze, il n'y avait plus d'entre-deux. C'était tout ou rien puisque, pour lui, seul le titre avait valeur de réussite à Londres. Alors Lavillenie s'est élancé. Il a sauté. Et il est passé. Nettement. Sans bavure. Il n'a même pas effleuré cette barre à 5,97m, synonyme de record olympique mais, surtout, de gloire éternelle. Le saut parfait, au moment parfait.
5,97m, c'était précisément son record de la saison. Mais c'est une chose que de le réussir en meeting. Dans une finale olympique, sous la pression, sans échappatoire, c'est évidemment la marque d'un très grand champion. En devenant le 11e champion olympique français de l'histoire en athlétisme, Renaud Lavillenie fait un bien fou à son sport, mais aussi à toute la délégation française, dont le compteur était bloqué à huit médailles d'or depuis une semaine et le sacre de Florent Manaudou sur 50m nage libre. Il fallait bien un exploit comme le sien pour mettre fin à toutes ces disettes, qu'elles aient trainées depuis 16 ans ou sept jours.
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